Après la publication en décembre passé d’une enquête vidéo tournée dans l’abattoir d’Avenches, notre association dévoile aujourd’hui de nouvelles images accablantes tournées, cette fois-ci, dans l’abattoir de Moudon (VD) entre mars et octobre 2017.
Animaux traînés de force, brutalisés, tués devant les yeux de leurs congénères, étourdissements ratés, veau égorgé conscient... Les images, difficilement soutenables, montrent une souffrance sévère. “Elles ne révèlent pourtant que des pratiques ordinaires des abattoirs d’un pays qui prétend avoir la législation la plus stricte du monde”, note Pia Shazar, présidente de l’association.
Ces images sont issues de l’abattoir de Moudon dans le canton de Vaud où elles ont été tournées durant l’année 2017.
Dans ce petit abattoir local, environ cinquante animaux sont tués chaque semaine et sont ensuite fournis à des entreprises comme HappyMeat qui prétendent qu’il s’agit d’une solution éthique pour les consommateur-trice-s. Mais derrière cette façade se cache une réalité qu’on se garde bien de montrer : des animaux qui ont peur, se débattent et cherchent à s’enfuir, qui tiennent à leur vie et veulent échapper à la mort.
Alors que l’abattoir prévoit de s’agrandir ce printemps, Pia Shazar commente : “Quelle que soit la loi, on ne peut pas rendre un abattoir, lieu de violence et de mort, éthiquement acceptable. Une question devient dès lors inévitable : est-il réellement juste de mettre à mort tous ces animaux ?”
Même si la loi suisse sur la protection des animaux y est respectée, tuer des individus qui ne veulent pas mourir est injustifiable. Il n’existe pas de meurtre éthique. Interpellons le monde politique via la pétition !
Parmi les clients, la startup « HappyMeat »
Cette entreprise a su faire parler d’elle (cf. article du Temps et émission RTS, Temps Présent) avec l’importation du concept de “crowdbutchering” et sa communication surfant sur la mode de la “viande heureuse” (d’où le nom de l’entreprise) et du respect des animaux. Pourtant, l’ensemble de la viande suisse d’agneau qu’elle vend provient de l’abattoir de Moudon.
Pia Shazar commente : “Cette entreprise est le parfait exemple de la malhonnêteté de l’industrie de la viande. On veut nous faire croire que les animaux qui sont vendus sont tués dans le “respect”. Mais peut-on vraiment tuer avec respect un animal qui ne veut pas mourir ?”
Le halal n'est pas mis en cause
L’abattoir de Moudon produit parfois de la viande certifiée halal. Les vidéos obtenues démontrent qu’il respecte cependant la loi suisse qui impose d’étourdir les mammifères avant de les tuer, quel que soit le mode d’abattage (art.21 al.1 LPA). PEA, qui s’oppose à toute forme de discrimination, dénoncera toute instrumentalisation de ces images à des fins islamophobes.
Action prévue à Lausanne
Un happening “Die-in pour la fermeture des abattoirs” est organisé le samedi 17 mars à 13h à St-Laurent à Lausanne, accompagné d'une distribution de tracts invitant les passant-e-s à visionner l’enquête vidéo.