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Les vaches

Deux vaches discutent dans un pré:

- Dis donc ça te fait pas peur tout ce qu'on raconte sur la maladie de la vache folle
 ?

- Ben non, je suis un canard
 !


Cette page n’étant pas celle sur les canards, nous les laisserons de côté pour le moment, ils n’iront pas bien loin, ils restent toujours dans le coin. Nous allons plutôt nous arrêter sur ce doux animal qu’est la vache, ce grand corps pataud qui enrobe un esprit délicat et aimable.

Des animaux très sociaux

cow-691720_1280.jpg Chez les vaches, les amitiés se tissent très jeunes, ainsi que les relations de dominance. Les hiérarchies sont multiples au sein d’un troupeau et il existe également une différence de postes. Par exemple il existe un-e, ou des dominant-e-(s) (qui resteront en général au centre du troupeau, loin des humains), et un-e ou des leader(s), reconnu-e-s pour leur confiance en eux ou elles, l’à-propos et l’intelligence de leurs décisions passées.

Leur situation de vie étant imposée par le système de l’élevage, il est dur de savoir comment les vaches s’organiseraient en liberté, mais l’étude d’autres bovins (les femelles des bisons d’Amérique du Nord et des buffles africains notamment) démontre qu’ils ont instauré un mode de décision que l’on pourrait qualifier de démocratique pour le choix des directions où mener le troupeau qui rappelle beaucoup celui des macaques de Tonkean. Lorsqu’une décision doit être prise, les femelles se lèvent, changent d’orientation et se recouchent dans la direction qu’elles veulent suivre. Plusieurs directions émergent alors, et les mouvements se reproduisent jusqu’à ce qu’une majorité claire ressorte et décide de la direction à suivre.

calf-244034_1920.jpg Les vaches ont une vision très précise de qui sont leurs amies, qui ne le sont pas et de ce qu’elles acceptent, ou non, des autres. L’éleveuse Rosamund Young raconte d’ailleurs une querelle entre une vache et sa fille qui venait d’avoir un veau. Cette dernière refusa que la grand-mère ait le moindre contact avec son petit et refusa même les demandes de toilettage. Vexée, la plus âgée partit vers un autre champ et n’adressa plus jamais la parole à sa fille. La relation entre la vache et son veau est très forte. Elle le reconnait à son apparence et à son odeur.

Les vaches font la différence entre plusieurs humains par différents traits physiques et olfactifs et reconnaissent la plupart de leurs congénères (elles peuvent mémoriser une soixantaine d’autres individus). Des études ont également démontré qu’elles savent se soigner et ingèrent par exemple de l’argile, ce qui se révèle très efficace pour éliminer certains éléments pathogènes de leur alimentation, ainsi que des chardons, des orties et d’autres plantes médicinales diverses et variées. De plus, ce sont des individus dotés de personnalités bien marquées qui aiment résoudre des énigmes, comprennent très bien les notions de cause et d’effet et apprennent mieux entre ami-e-s. Entre amies, les relations se concentrent fréquemment sur des activités physiques qui répondent à des demandes, notamment de léchage et de toilettage. Les grands-mères participent souvent à la maternité et à la surveillance des jeunes.

La douleur des mères

cow_ok.png La séparation très précoce (48h en moyenne dans l’industrie laitière) du petit est une source de stress très importante provoquant chez ce dernier des comportements dépressifs dont les résultats sont équivalents aux comportements qui suivent l’écornage (opération très douloureuse). Les vaches souffrent également beaucoup de cette disparition et peuvent revenir sur le lieu de la séparation pour appeler leur veau plusieurs semaines durant. De même, leur très bon odorat leur permet de savoir s’il est encore dans l’exploitation ou non. Il est facile de passer à côté de leur douleur, car comme beaucoup d’autres espèces, les vaches ne peuvent pas facilement s’aider entre elles. Elles n’ont donc aucun intérêt à alerter les autres de leur faiblesse au risque de se signaler à d’éventuels prédateurs.

Leur excellent odorat leur permet de repérer les phéromones, et l’odeur du sang provoque chez elles des états d’angoisse très élevés. Même s’il est difficile de démontrer à quel point elles possèdent la notion de la mort, il ne fait aucun doute que l’arrivée à l’abattoir est une source de terreur intense, et les histoires de vaches s’étant enfuies avant d’être tuées sont nombreuses.

Maintenant, à nous de nous poser les bonnes questions. À nous de prendre les bonnes décisions.

Sébastien Moro